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4 août 2009 2 04 /08 /août /2009 09:27

Un jour en Vaucluse : Aujourd'hui je vous parle d'un coin dont la source est la plus mystérieuse celle de la Fontaine du Vaucluse un lieu a voir absolument surtout quand l'eau déborde de son trou


La Fontaine de Vaucluse, situé au pied d’une falaise abrupte de 230 mètres, est la plus grosse source de France ici appelée fontaine .

Elle est aussi classée cinquième au rang mondial avec un débit d'eau annuel oscillant entre 630 et 700 millions de m³. Cette résurgence sert de référence, en hydrogéologie, pour la caractérisation d'un type appelé « source vauclusienne ».

Sommaire

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Géographie

Située sur la commune de Fontaine-de-Vaucluse près d'Avignon, dans le département de Vaucluse. Vaucluse, qui était autrefois le nom du village et a donné son nom au département. Cette homonymie engendrant de nombreux problèmes, la commune fut rebaptisée Fontaine-de-Vaucluse. Son nom médiéval Vallis Clausa (« vallée close » en latin), en raison de sa position topographique, est à l'origine du toponyme Vaucluse.

Géologie

Au-dessus de la fontaine se trouve une falaise de calcaire de 500 à 800 mètres d'épaisseur, parcouru par d'innombrables cassures et failles. Celui-ci joue le rôle d'un réservoir, un aquifère karstique, l'eau y circulant en suivant les discontinuités jusqu'à rencontrer une barrière de calcaire et d'argile.

La source est l'unique point de sortie d'un bassin souterrain de 1 100 km² récupérant les eaux du mont Ventoux, des monts de Vaucluse, du plateau d'Albion et de la montagne de Lure. Elle alimente la Sorgue.

L'eau de cette résurgence contenant un taux moyen de 200 mg/litre de carbonate de calcium et ayant un débit annuel d'environ 700 millions de m³, ce réservoir d'alimentation perd chaque année 50 000 m³ de calcaire. Ce phénomène de karstfication rapporté à la surface de l'impluvium représente un volume annuel de 45 m³ au km² qui disparait dissous dans l'eau[1].

Ce chiffre devient plus parlant quand les calculs démontrent que dans 3, 5 millions d'années, en toute logique, les monts de Vaucluse, le plateau d'Albion et la montagne de Lure, d'une épaisseur de 1 500 m, devraient avoir totalement disparus[2].

Histoire

Le site fut durant l'Antiquité un lieu d'offrandes rituelles. On a ainsi retrouvé 1 600 pièces antiques du Ier siècle av. J.-C. jusqu'au début du Ve siècle. Au cours de deux campagnes de fouilles, les spéléologues de la SSFV, sous la direction du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM), ont remonté ce trésor monétaire à la surface. On suppose que les débordements imprévisibles de la fontaine ont été perçus comme une manifestation divine. Ces offrandes à une divinité topique ont pu être aussi des gestes votifs.

Exploration

La première plongée en scaphandre lourd a lieu en 1879, Nello Ottonelli s'aventura à 23 mètres. Il fallut ensuite attendre l'arrivée du scaphandre autonome en 1946 et Jacques-Yves Cousteau pour atteindre 46 mètres, puis 74 mètres neuf ans plus tard. C'est la limite des plongées à l'air. En 1981, Claude Touloumdjian atteignit 153 mètres avec un mélange oxygène-hélium. Enfin, en 1983, Jochen Hasenmayer parvint à 205 mètres. Pour descendre encore plus bas et toucher le fond il fallut utiliser des robots.

En 1985, la mission Modexa 350 lève le mystère sur la profondeur du système: en effet, le robot se pose par -305 mètres, et en 1989 un autre robot le Spélénaute (SSFV) atteint le point le plus bas du siphon à -308 m de profondeur.

Structure

Aujourd'hui, les efforts conjoints des géologues, hydrogéologues, hydrochimistes et spéléologues ont permis d'avoir une meilleure conception du fonctionnement de cette source karstique[3]. Si son impluvium récupère les eaux du mont Ventoux, des monts de Vaucluse, du plateau d'Albion et de la montagne de Lure, il exclut la montagne de Bluye, au nord, ainsi que le Luberon et le synclinal d'Apt, au sud[4].

Zone dénoyée

C'est celle du réservoir qui est accessible aux spéléologues. Elle dépasse -600 mètres puisque a été découvert, en période d'étiage, à partir d'un aven de Saint-Christol, la « rivière souterraine d'Albion » à la cote -610 mètres. Ce systèmes des gouffres et avens, qui truffent le plateau d'Albion, est un des facteurs les plus favorables à la karstification. Lors de violents orages, il peut emmagasiner aux environs de 110 millons de m³[4].

Zone noyée

Elle reste la grande inconnue. Un modèle mathématique a pu démontrer qu'en se basant sur la plus basse cote de l'exutoire -308 m, et sur la surface de l'impluvium, les réserves permanentes atteindraient 150 millions de m³[4].

Écoulement

Sur une décennie le débit est compris entre 630 et 700 millions de m³. Avec une moyenne de 22 m³/s, il est sept fois supérieur à la totalité de l'eau potable distribuée dans le département de Vaucluse. Première source de France pour les volumes débités; la Fontaine se classe au 5e rang mondial des sources les plus importantes[4].

Notes et références

  1. Georges Truc, op. cit., p. 23.
  2. Georges Truc, op. cit., p. 25.
  3. Georges Truc, op. cit., p. 28.
  4. abcd Georges Truc, op. cit., p. 29.

Bibliographie

  • Georges Truc, L'eau en Vaucluse. Origine, fonctionnement, potentiel et qualité des réservoirs aquifères, Éd. Conseil Général de Vaucluse, Avignon, 1991

Le site en images

La source, en été, niveau bas

L'accès au site

Le site à un kilomètre de la source

La source au printemps, niveau d'eau moyen

L'écoulement de l'eau

L'écoulement de l'eau

Vue vers la source

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Fotaine e Vaucluse.

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